lundi 26 septembre 2011

Göreme


Devant ménager mon épaule et ayant du temps, je passe une petite semaine en compagnie des différentes personnes passant par l'auberge, d'abord un canadien voyageant seul, puis un groupe, des français, des australiens un basque (ça il y tenait) et encore plein d'autres, on passe des journées et des soirées tous ensemble, les groupe se mixant au gré des envies.

cinq ou six jours passent donc à une vitesse hallucinante et mon épaule ne me gêne plus du tout.
 un matin ou on avait prévu d'aller voir une des villes souterraines de la région j'entend un grand cri en entrant dans le salon de l'auberge, c'est Chris!!! il est déjà là!! avec deux jours d'avance!!

Les autres comprennent tout à fait que je veuille rester avec lui un moment et vu qu'il vient de se faire 70km en vélo, il est plus motivé par un après-midi piscine-sieste plutôt que tour en scooter. J'ai promis de faire à manger pour tout le monde ce soir, donc j'exploite Chris une bonne partie de l'après-midi dans la cuisine afin de préparer des plats qui plairont à tout le monde.Vu le silence règnant à table durant le repas et l'absence de reste je pense que nous nous en sommes plutôt bien sorti.

On passe encore une ou deux journées tous ensemble avant que les autres repartent en direction d'Istanbul. n'étant plus que les deux Chris et moi, attendant tout deux nos cartes de crédits respectives, décidons de partir faire quelques jours de vélo à travers la Cappadoce, avec nos tentes et un minimum de matos. 

On part donc deux jours plus tard, Chris sur Panada (son vélo) et moi sur le vélo de location le plus potable trouvé dans le coin, grandement motivé par le beau temps présageant une magnifique journée.

Les premiers kilomètres sont une montée abrupte, avec des bouts à passé 10%... les gens me connaissant bien trouveront certainement ça drôle, perso une heure de montée plus tard je riais beaucoup moins, surtout que j'avais déjà fais cette route en sens inverse en trainant péniblement ma charrette une semaine plus tôt.

La montée enfin passée et malgré le vent qui se lève et des nuages sombres couvrant le ciel on roule plutôt bien sur une bonne vingtaine de kilomètres avant que ne survienne ma première crevaison. On s'arrête en bord de route et là Chris, devenu expert en pose de rustine me répare ça en moins de cinq minutes. mais soudain le vent se fait bien plus violent et il commence à pleuvoir. Etant au milieu de nulle part, les éclairs tombant un peu partout accompagnés d'une pluie hallucinante nous pousse à avancer au plus vite jusqu'à l'abri le plus proche, après moins de 500 mètres je remarque que cette fois c'est mon pneu arrière qui est plat, ne pouvant nous arreter là je roule tant bien que mal jusqu'à une petite maison non loin, là les gens travaillant dans les champs environnants nous invitent à l'intérieur et nous offrent du thé, une fois de plus Chris s'occupe des réparations. La pluie étant passée on repart jusqu'à la ville la plus proche . On s'y arrête même pour visiter une des cités souterraines.

Bon je vais tenter de rester positif sur la fameuse cité souterraine, hum... si vous mesurez plus d'1m70 attendez vous à vous tordre dans tout les sens et à vous plier en deux tout les cinq mètres. Le lieu est chargé d'histoire et plutôt bien conservé certe mais par rapport à d'autres lieux touristiques de la région j'ai trouvé le prix un peu exagéré pour ce qu'il y a à voir. 

C'est donc un peu frustré, mais sans avoir oublié de s'acheter de quoi manger pour le souper que nous repartons, on part sur une petite route de campagne et on trouve bien vite un endroit plutôt sympa pour dormir, voyant une camionnette dans le champs nous allons demander si l'on peu y dormir, Bien-sur nous réponds le conducteur en nous offrant une bière.

La pluie ayant reprit et vu que j'avais pris du retard avec la préparation du repas c'est chacun seul dans sa tente que nous mangeons, tout en discutant et en s'insultant joyeusement, s'en suit le moment lecture, moins d'un chapitre plus tard je m'endors comme une masse.

Le matin venu ma première rencontre n'est pas Chris mais un sympatique serpent de plus d'un mètre allonger pas loin de ma tente, il y a plus sympa comme acceuil au reveil, mais bon ça met dans l'ambiance.
Après avoir rapidement plié nos affaires sous une légère bruine on repart. J'ai eu froid  toute la nuit, j'ai des courbatures partout, mais je dis rien, je prends sur moi, Chris vit ça depuis cinq mois, je vais bien pouvoir le vivre pendant 4 jours...
Après quelques kilomètres on s'arrête à un salon de thé dans un petit village, remplit d'hommes qui sont tous plus curieux les un que les autres par notre arrivée et nos vélos. Au moment de payer nos thés le patron des lieux nous dit que c'est gratuit, que ça lui fait plaisir. Ahhh ben ça change des lieux touristiques!!
On roule encore jusqu'à midi et on se trouve un petit coin sympa pour pique-niquer, là je me rend compte que mes jambes auront du mal à suivre cette allure bien longtemps, je suis raide...
On repart mais bien vite Chris se rend compte que je suis pas au top, on gravit un colline à une vitesse ridicule, on continue mais je suis à bout, Chris a pas loin de 9'000km dans les jambes, il est encore tout frais, moi je commence à peiner au plat... Du coup il me propose de rentrer, aller au village le plus proche et prendre un bus pour rentrer, avec je l'avoue un peu de soulagement malgré la deception j'accepte. Le village le plus proche est à 6km. Mais ça sera 6km de montée, c'est dur mais je pousse sur mes jambes malgré la douleur aux genoux, on entre dans le village, mais ça monte encore et encore.
Enfin arrivé à la station de bus on tente de se renseigner sur les horaires de bus, ce qui est presque une aventure en soit. Au final il en ressort que le seul bus pouvant embarquer des vélos passe vers 17h, il est 15h... du coup vu le nombre de minibus et de camionnette on tente le stop au bout du village, après une heure et demi Chris décide de continuer en vélo, on est tout les deux un peu mal à l'aise, moi d'abandonner notre petit trip, lui de me laisser au bord de la route, mais je suis vraiment raide et lui ne peut pas se permettre ce genre de dépense.
Après une bonne dizaine de minutes de négociation je parviens à convaincre le chauffeur du minibus de me prendre avec mon vélo, départ pour Anksaray, de là je devrai prendre un autre bus pour Göreme. Une fois arrivé à Anksaray je galère un peu pour trouver un bus, finalement j'en trouve un qui part à 19h pour Nevsehir, donc à un peu plus de dix km de Göreme, je prends ce bus faute de mieux. Il fait déjà nuit quand on part, du coup j'espère vraiment trouver un bus pour Göreme en arrivant. Après trois quarts d'heure à attendre à l'arrêt de bus avec un jeune turc attendant le même bus, on se rend à l'évidence que ça sera pas pour ce soir. Du coup je fixe ma frontale et je pars en vélo.
Les six premiers kilomètres sont en montée ou en faux plat, super, je suis crevé mais vraiment motivé à rentré, du coup je parle tout seul et m'encourage tout en soufflant comme un boeuf, ça y est, j'y suis presque!! Il ne me reste plus que la descente, cette fameuse route qui m'a tant fait suer à mon arrivée à Göreme ainsi qu'à notre premier jour à vélo. Mais cette fois je suis en haut et à vélo, du coup j'enfile mes écouteurs, choisi une chanson bien motivante et entame ce qui restera comme une des meilleures descente à vélo de ma vie. Je n'y vois presque rien avec ma frontale (la route n'étant bien entendu pas éclairée) et je prends très vite de la vitesse , mais la fatigue, l'adrénaline et la musique l'emportent sur la prudence, c'est donc à fond que je continue!! Ahh je viens de dépasser une voiture, et encore une autre!! c'est le pied!!! Là, il y en a deux qui se suivent!! ça va être génial!! je commence à dépasser et AHHHHH une voiture qui monte sans phares!!! hum.... bon, on va se calmer un peu quand même je crois...
c'est donc recouvert de boue (oui car mon vélo n'avait pas de pare-boue) totalement frigorifié et courbaturé, mais un sourire jusqu'aux oreilles que j'arrive à l'auberge.
le jour suivant je repose mon pauvre petit corps qui a quand même bien souffert et je fini enfin mes cartes postales. J'en profite aussi pour collecter des infos et des tuyaux pour ma prochine destination, la Russie!!! ehhh oui changement de programme!!!

mercredi 14 septembre 2011

plein la vue


Et voilà, après plus d'une semaine passé à Istanbul j'éprouve le besoin de bouger un peu de voir autre chose, et j'ai une idée derrière la tête, je veux prendre un train jusqu'à la ville de Konya et de là je veux traverser la région de la Cappadoce pour aller jusqu'à la ville de Trabzon, ville depuis laquelle il est très facile d'obtenir son visa dans la journée que cela soit pour la Russie ou pour l'Iran.
Histoire de profiter un peu des paysages et de vraiment pouvoir entrer en contact avec la population locale et sortir un peu des sentiers battus, je décide de voyager de manière plus lente, et si je le peux par mes propres moyens, du coup deux solutions s'offrent à moi, soit le vélo, soit mes pieds... Vu le prix du materiel necéssaire pour le vélo je décide de voyager à pied, mais afin d'éviter de devoir tout porter je trouve quelqu'un d'accord de me fabriquer une sorte de charette que je puisse tirer, je lui apporte quelques photos tirées d'internet en lui indiquant certaines modifications que je souhaite, il me dit que dans deux jours tout sera prêt, parfait.
deux jours plus tard je reçois un mail m'informant que ça ne serait pas prêt et qu'il me fallait repasser le lendemain, mon sac étant lui prêt depuis un moment, je suis vraiment impatient, en effet j'ai envie de bouger, je passe donc le lendemain et là, on me dit de repasser,  le lendemain, encore.... Bon en même temps je n'ai pas trop le choix, du coup je m'en vais avec la promesse que "demain à 13h tu peux partir tout sera prêt".
Et donc en arrivant le lendemain vers 14h (oui je sentais le truc arriver) je me vois obligé d'aider le type à finir ma charette, qui au final n'est pas vraiment celle que je voulais, en effet je lui avais demandé deux roues pour plus de stabilité mais aussi pour plus de portance, pourtant il n'y en a qu'une, selon lui cela sera plus maniable surtout en terrain accidenté, en même temps avec une ou deux roues de BMX je pense pouvoir passer un peu partout, mais bon. 
Il m'informe aussi que je devrai le peindre moi même et fixer les poignées ensuite à moins que je ne veuille repasser le lendemain et lui laisser le faire. Je le finirai donc plus tard. Je le vois grimacer un peu quand je pose tout mon matériel dessus.
"ahhh il y a tout ça, je pensais qu'il n'y aurai qu'une vingtaine de kilos..."

hum.... oui je pars tout seul à pied au milieu de la Turquie, je prévois de devoir rester seul pendant plusieurs jours sans accès à de la nourriture ou à de l'eau mais je pensais partir sans équipement..... enfin bref

Le train étant complet je suis obligé de prendre un bus de nuit pour rejoindre Konya, je pars donc d'Istanbul vers 21h....

LE TREK:

JOUR 1, 10 septembre Konya : début difficile

étant grand j'ai toujours un mal fou à trouver une position confortable pour dormir dans les bus, du coup ce n'est que vers 4h30 que je m'endors, mais malheureusement pour moi, une n'est pas coutume, le bus arrive en avance, deux heures en avance!!! donc à 5h30... du coup je n'aurai dormi qu'une heure, cherchant un endroit ou dormir dans la gare routière de Konya je remarque que le jour pointe son nez, Bahhh tant pis je dormirai plus tard.
je pars donc tout motivé, bien qu'un peu fatigué, sur les routes de Turquie, seul comme un grand, prêt pour la grande aventure. Sortir de la ville n'est pas vraiment aisé, je suis sur une route principale qui ressemble fortement à une autoroute, du coup je dois passer quelques carrefours et embranchements en courant tant le trafic est déjà dense, ce qui, avec ma charette, n'est pas des plus facile.
Une fois sorti de la ville ça va mieux, je dois m'arrêter tout les 500m afin de regler le système qui relie la charette à mon sac à dos, soit en gros deux bout de ficelle et deux crochets, j'en profite aussi pour me fabriquer à l'aide de carton et de scotch des poignées de fortunes, histoire de protéger un peu mes petites mains. Deplus le fait de n'avoir qu'une seule roue et très fatiguant, je dois en permanence faire balancier, je le savais!!!
Après environ cinq kilomètres le premier pépin arrive, la plaque qui servait de plateau afin de retenir le sac et de ce fait, mettait la majeur partie du poids sur la roue, explose à moitié, les soudures ont lachés, la plaque et tordue et totalement irrécupérable. Je fixe donc le matériel d'une autre manière, et je continue.
Quelques kilomètres plus loin une des deux barres principale se tord, je m'arrête et la redresse, et de ce fait je remarque que l'autre est aussi complétement voilée. je repars
Encore quelques kilomètres et cette fois c'est un des axe tenant la roue qui cède, soudure explosée... 


les 1000km qui m'attendent risque d'être long, très long...
au moment ou je commence à fixer tout mon matériel sur mon dos une voiture s'arrête et un mec m'invite à monter, avec joie, je lui obéis. Il me propose de me pousser jusqu'à un garage dans sa ville, bien-sur j'accepte. après moins de 5 minutes mes paupières se ferment, je suis crevé, il rigole en me disant que je peux dormir, je lui affirme que c'est bon, que je veux profiter du paysage. Quand je me réveille une heure plus tard il est mort de rire, mais me rassure ce que j'ai loupé, c'est juste une route droite avec rien autour... bon ben pas trop grave alors...
Au garage un des employé m'aide à redresser les barres et ressoude certaines parties, me voilà donc de retour sur les routes, j'ai mal partout et je suis fatigué mais je suis motivé donc j'avance bien, même si je dois m'arrêter souvent, en effet j'ai changé de technique, je porte maintenant mon gros sac sur le dos, et même si je l'ai considérablement allegé, il reste assez lourd et les cordes tendues depuis la charette n'aident pas.
après environ cinq km j'arrive dans le petit village d'Uçhisar qui n'est pas loin du village de Göreme que je souhaite atteindre ce soir, mais je dois y faire une halte, je suis à bout de force, j'ai une grosse douleur dans l'épaule gauche, et mon dos est vraiment pas au top non plus. je mange quelques biscuits (première nourriture engloutie aujourd'hui) bois un peu d'eau, enfile mon sac, serre les dents et repars.
J'arrive au bout du village et je découvre ce qui m'attends, une descente à 10%... l'inconvénient pour les voyageurs à pied c'est que contrairement au cyclistes, les descente ne nous font pas plaisir, je serre donc un peu plus les sangles de mon sac et j'entame ce qui seront mes derniers kilomètres du jour, la descente bien que douloureuse est vraiment superbe, du coup je photographie sans cesse.
Arrivé sur les hauteurs de Göreme je trouve un petit camping possédant une piscine, un luxe que je m'autorise sans hésiter. ma tente plantée je m'empresse d'aller plonger dans les eaux fraiches mais Ô combien agréable de cette fameuse piscine, là j'entame un discussion avec un couple d'allemand fort sympatique qui finiront même par m'inviter à manger. Vers 22h je tombe de sommeil et vais donc rejoindre les doux bras de Morphée.

JOUR 2 11 septembre Göreme: récuperation et balade à vélo

Afin de récuperer un peu je m'autorise une petite journée pour visiter sans affaires la région qui est sublime, je suis en plein Cappadoce et le village de Göreme est juste à couper le souffle, un peu trop touristique certe, mais magnifique. J'ai encore quelques douleurs au bras gauche et aux jambes du coup je me loue un vélo pour explorer plus facilement le coin et je profite même pour appeler chez moi, après un essai infructueux ce matin j'arrive à avoir mon père, qui est seul à la maison malheureusement, on passe plus d'une demi heure à parler de mon voyage et de mes galères mais aussi de tout et de rien, ça faisait plus d'un mois que je n'avais pas entendu de voix familière. 
Le soir venu je me prépare déjà pour le lendemain, et prévois dans un premier temps de me rendre à Zelve et depuis là je verrai bien

JOUR 3 12 septembre Göreme: sueur, douleur mais bonheur

Je pars un peu plus tard que prévu, en effet voulant vite consulter mes mails je n'ai pas pu résister à la sale habitude de "vite" me connecter à Facebook... c'est donc 1h30 plus tard que je range mon netbook, avec cependant une nouvelle réjoussante, Chris, mon pote cycliste, arrive dans une petite semaine, donc je change mes plans et prévois de faire une boucle dans le Cappadoce et de revenir ici pour attendre son arrivée.
Il fait vraiment chaud quand je commence à marcher mais je n'y fais pas attention, mes écouteurs dans les oreilles je me laisse bercer par la musique tout en dévorant des yeux le paysages hallucinant qui m'entoure, on se croirait en Utah ou encore au Nouveau Mexique, environ deux kilomètres après le village deux voitures de police s'arrêtent juste devant moi et tout le monde en sort armes au poing, je ne comprend rien à ce que l'un des policier me dit, mais j'avoue que je flippe un peu. Je finis par comprendre on me dit "welcome in Turkey" ahhhh... quelques photos plus tard ils s'en vont tout content et moi je reprends ma route un peu surpris je l'avoue...
Les kilomètres défilent à une lenteur extreme, normal je suis à pied, mais le paysage reste superbe, seule ombre au tableau mon bras gauche me fait de plus en plus mal. Allez plus que deux km !!!
j'arrive enfin au parc naturel de la vallée non loin de Zelve, là je pose toutes mes affaires devant le premier "salon de thé" venu et je m'y installe pour récupérer un peu. J'en profite également pour demander à la femme qui me sert si il y a un camping dans les environs, là elle s'en va presque en courant... bon ben j'ai peut-être dis une connerie.... elle revient néanmoins avec une autre femme plus jeune qui m'indique en anglais que si je veux je peux dormir dans l'espèce de cabane qui sert de salon de thé au fond de la terrasse... C'est ça l'hospitalité turc, je demande un renseignement et on m'offre un logement... et certains se demandent encore pourquoi je voyage...
Je pose donc toutes mes affaires dans la petite cabane, je m'arme de mon appareil photo et je pars visiter la vallée après avoir remercier mille fois ma bienfaitrice
Je ne pourrai pas décrire la splendeur des trois petites vallées que j'ai découvert, les photo qui ne tarderont pas à arriver parleront d'elles même.
je passe ensuite la soirée couché tranquillement dans ma petite cabane tout en essayant de me masser un peu l'épaule dont la douleur ne veut pas disparaìtre.

JOUR 4, 13 septembre: un douloureux abandon

M'étant couché tot je me lève aux aurores, et bien que ma douleur au bras ne se soit pas attenuée je prends la route dès 7h, il fait frais, mais ce n'est pas déplaisant, j'ai même la chance d'arriver en plein décollage des fameuses mongolfière survolant la Cappadoce que j'aurai voulu essayer, mais le prix faramineux (entre 160 et 250euro pour une heure de vol) m'en a dissuadé. 
Je me dirige donc en direction d'Avanos, ou peut-être d'Ugrüp je ne l'ai pas encore decidé. La douleur se fait de plus en plus forte, mais cinq ans de football américain m'ont appris à ne pas prêter attention à la douleur et à ne pas écouter son corps, ce qui nous permet de dépasser nos limites. Devant moi se dresse une petite colline, je resserre encore un peu les sangles de mon sac, serre les dents et pousse sur mes jambes, plus que 200 mètres...150.....120.....110... et CLAC!!!!!!! une douleur subite éclate dans mon bras, j'ai l'épaule en feu et je ne peux plus lever le bras, encore moins soulever quelque chose... 
J'ai maintenant le choix, soit je retourne à Göreme, à environ 10km mais je pense avoir vu deux ou trois raccourcis, soit partir sur Avanos mais je devrai commencer par une montée et je ne sais pas ce que le reste de la route me réserve, je joue donc la carte de la prudence et repars pour Göreme.
Je prends deux anti-douleur qui forcément étaient cachés au fond de mon sac, je réussi tant bien que mal à faire tenir ma charette en repartissant tout le poids sur mon dos et fait en sorte de pouvoir la diriger que d'une seul main, mon bras gauche posé sur l'autre barre. Pour me motiver un peu je change radicalement de style musical, et passe des tranquilles Bob Dylan et Johnny Cash à des groupes nettement plus motivants et un peu plus punk.
Il m'a fallu plus de 3h30 pour pacourrir plus ou moins neuf kilomètres, il m'a pourtant semblé que ce fut l'une des plus longues marche de ma vie...
Arrivé à Göreme je vais directement à la "clinique", là une doctoresse ou du moins la personne la plus qualifiée en soin m'explique ce que j'ai. alors je ne suis pas sur, vu qu'elle tentait de traduire du turc certain nom mais en gros, j'ai une petite déchirure à un muscle de l'épaule et un élongation du triceps... c'est du moins ce que j'ai compris. elle me conseille du repos pendant au moins une semaine... penser positif, ça me permettra d'attendre Chris.
Du coup je me suis trouvé une petite auberge sympa avec piscine et jardin, parfaite pour récupérer

Cette blessure signifie très certainement la fin de mon trek à pied, en effet n'étant pas prêt que ce soit autant d'un point de vue matériel que physique, je vais devoir changer me plans. mais bien que très courte et douloureuse cette experience fut géniale et je sais que je referai un essai bientôt, un peu mieux préparé cette fois.