mercredi 22 février 2012

vol en ballon

Rester au même endroit pendant une longue période a quand même certains énormes avantages, se faire des contacts avec des locaux par exemples, ce qui peut vous réserver d'agréables surprises, comme un vol en ballon gratuit en dessus de la Cappadoce  par exemple... Malgré ma peur du vide je me suis lancé, et franchement ça en vaut la peine!!!

petit levé de soleil à 500m du sol





bienvenue sur la Lune
fallait bien que ça s'arrête

jeudi 2 février 2012

Six mois




SIX MOIS
Voilà maintenant six mois que j’ai quitté ma petite Suisse natale, son confort, sa routine, sa sécurité. Six mois que j’ai pris la route. Bon je vous l’accorde, je n’ai pas passé tous ces mois à voyager, une grande partie s’est déroulée en Turquie, ou je me suis arrêté pour l’hiver, mais cela fait plus de 180 jours que je vis mon rêve. Parfois je m’accorde le petit plaisir d’une cigarette roulée, « sans filtre, comme un homme » disait un grec rencontré sur une plage. Tout en laissant le tabac me faire légèrement tourner la tête je m’amuse à retracer mon parcours et me dis à chaque fois, un petit sourire au coin des lèvres, que pour rien au monde je n'échangerai ma place.
Oohh la route est encore longue avant que je n’arrive en Polynésie, je le sais. Ma carte du monde déployée devant moi me nargue un peu, avec  ce petit trait d’une quinzaine de centimètres  représentant mon trajet parcourus,  quinze centimètre sur une carte de plus d’un mètre vingt… ouais j’y suis pas encore… Sur cette carte je me prends aussi à imaginer suivre des routes nettement moins fréquentées, et pourquoi pas tenter une traversée de l’Afghanistan et du Pakistan afin de rejoindre l’Inde. Mais le petit européen encore bien trop présent en moi est un peu effrayé à cette idée. Non pas que ces pays m’effrayent, loin de là, j’ai depuis longtemps compris que cette image négative que l’on a de ces pays vient d’un bourrage de crâne médiatique et d’idées reçues totalement fausses, c’est plutôt la peur de me laisser encore totalement aller à mon voyage, cette sale petite manie d’encore vouloir tout contrôler et tout gérer… Je ne suis peut-être pas encore prêt.
De plus l’Asie du sud-est et l’Océanie, qui m’attiraient déjà beaucoup à la base me donne envie de me dépêcher de les rejoindre, de sauter dans un train, enchainer les correspondances et de me retrouver en plein Bangkok au plus vite. Alors que d’un autre côté. J’apprécie de plus en plus le fait de prendre mon temps et de profiter des petits plaisirs simples. Je tente alors de me faire une raison et me convainc que, vu mon budget actuel, je ne pourrai pas me permettre certain parcours, en effet les visas, en plus d’être pratiquement impossible à avoir à moins de s’y rendre en avion, me coûteraient trop cher, je vais donc devoir adapter ma route à mon budget.

1’800FR

1’800fr, c’est plus ou moins,  après un don des plus salvateurs fait par mes parents, l’étendue de mes richesses. Plutôt maigre non ? Hum… Disons que préparer un tour du monde en moins de six mois et surtout quitter son pays sans régler quelques petits détails administratifs peut apporter quelques  surprises, mais plutôt des désagréables en général.
D’ici un mois mon contrat s’achève, je retrouverai enfin la route, avec mon sac sur le dos, quelques pièces au fond des poches, une poignée de lira turc et toute ma motivation. Ça par contre c’est une bonne nouvelle, prendre le temps de s’arrêter est une chose, mais je commence à vraiment ressentir l’appel de la route. Je profite des longues heures que je durant lesquelles je dois attendre d’éventuels client à la réception de l’hôtel pour tenter de trouver une place de cuisinier ailleurs dans le monde, histoire de me remettre un peu d’aplomb niveau finance. Mes CV  partent tous les jours aux quatre coins du globe, Russie, Australie, Nouvelle-Zélande, Irlande, Ecosse, Espagne et même à la famille royale du Qatar. Je suis prêt à aller n’importe où, sauf en Suisse ou en France bien entendu. Je fais toutes ces recherches même si secrètement, au fond de moi, j’espère n’avoir aucune réponse positive. Être « obligé » d’avancer, ne pas pouvoir se cacher derrière cette petite sécurité qu’est l’argent. Enfin m’abandonner pleinement au voyage et ne plus avoir de craintes ou d’appréhensions qui malgré mes efforts pour les enfouir et les faire taire, parviennent encore quelque fois à pointer le bout de leur nez et me font hésiter et m’empêche de me lancer. Perdre une bonne fois pour toute cette espèce de carapace et ces préjugés, que l’on m’ a inculqué et qui ont été ma vie pendant vingt-cinq ans. Je voulais voyager pour voir le monde, mais aussi et surtout pour en changer ma vision, et c’est ce qui se passe actuellement, mais certaines parties de moi s’accrochent, c’est un peu comme sauter dans l’eau depuis une falaise. Il y a toujours cette appréhension avant de se lancer. Cette petite voix qui nous pousse à ne pas sauter, à rester tranquillement sur la terre ferme. À ne pas se jeter dans le vide, dans l’inconnu, à ne pas prendre de risque… Si plusieurs fois dans ma vie je n’ai pas fait ce fameux saut, pas osé me lancer, j’ai souvent eu ce petit goût amer de regret. Que cela soit d’un plongeoir ou pour une décision importante. Alors que quand on saute…  je ne pense pas avoir à vous décrire la sensation qui en découle…
Nicolas Bouvier a écrit,  « Un voyage se passe de motif. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
Avant que je parte cette phrase me parlait déjà énormément, maintenant elle prend vraiment tout son sens. Je me réjouis de me débarrasser de tout ce que j'ai de superflu, que cela soit matériel ou préjugés. Beaucoup de voyageurs sortent une phrase du genre « mes voyages m’ont appris bien plus que mes études ».Bon vu mon niveau d’étude ça ne sera pas trop dur certes, mais je dois leur donner raison, voyager vous change, souvent pour le mieux. L’université de la vie comme le dit si bien Hassan, au milieu de son tea-garden avec son large sourire si jovial et ses tortues.
Bon je dois avouer que si quelqu’un m’avait dit qu’un jour je tenterai de faire des leçons de vie je me serai certainement foutu de lui, mais j’essaie juste, par ces lignes d’exprimer au mieux ce que je ressens.
Je ne sais donc pas, pour le moment, quelle sera ma prochaine destination, la suite de mon voyage sera en direction l’est bien entendu, afin de rejoindre la Chine ou l’Inde, mais, d’un autre coté je ne veux pas me presser et  j’ai aussi l’envie de voir la Turquie, pays dans lequel je vis depuis plus de quatre mois et que je connais au final si peu, rejoindre la cote et marcher un moment sur la voie lycienne me tente de plus en plus. Marcher… Je pense que la suite de mon voyage sera surtout constituée de marche, un peu d’auto-stop peut-être aussi, pour tenter de ne pas dépasser mes visas, mais principalement de la marche. Retrouver cette liberté, cette sensation géniale que l’on éprouve quand on est seul au milieu de nulle-part. Je sais que seul ça ne sera pas toujours facile, mais je cela ne me fait pas peur et je sais que je ferai des rencontres. Cela me permettra non seulement d’avoir un budget quotidien très bas, mais aussi de découvrir les pays différemment, hors des sentiers battus, loin des hordes de touristes. Cette fois je serai mieux préparé et mon équipement bien allégé, ce qui m’évitera les mésaventures qui me sont arrivées la dernière fois. Un sac plus léger me permettra de voyager sans ma fameuse charrette, à qui je dois ma blessure à l’épaule.

jeudi 12 janvier 2012

petite escapade en Bulgarie


Andrea, l'un de mes meilleurs ami d'enfance a decidé de passer me faire une petite visite en Turquie, son avion arrivant à Istanbul et le système de bus n'étant pas forcément super simple à comprendre au début je me propose d'aller le chercher, et je souhaite aussi en profiter pour aller refaire mon visa en Bulgarie, l'idée de rajouter Sofia à son petit séjour l'emballe.

De retour sur les routes:   jeudi 5 janvier 2012, Göreme

Je dois avouer que c'est avec une certaine joie que je me prépare à partir, en effet, cela fait plus de trois mois que je suis arrêté, et l'envie de reprendre la route est de plus en plus intense, ces quelques jours de voyage vont donc me faire le plus grand bien.
Après quelques sympatiques insultes envers Chris, je fais mes adieux à Raphael, le quebequois pecheur de saumon qui voyage lui aussi pendant un moment, et avec qui nous avons tant ris. Et me voilà parti pour une nuit de bus en direction d'Istanbul.

Istanbul, Im back!!  vendredi 6 janvier

Après une nuit des plus pénible me voici de retour à Istanbul, le bus est encore dans la périphérie que je me réjouis déjà de retrouver cette ville, ses vibrations, ses odeurs, son ambiance, ses monuments... il n'y a pas à dire c'est vraiment une ville à part.
Une fois arrivé je déchante bien vite, je dois attendre ma corespondance plus d'une heure, les fameuses odeurs son pour le moment celle des gaz d'échappements et il fait pas loin de zéro degrés... aahhh les grandes villes 
une fois au centre ville je trouve rapidement un hotel ou je vais grapiller quelques heures de sommeil que je n'ai pas pu avoir cette nuit, et qui, connaissant Andrea, me seront certainement précieuses.
Un peu plus tard je retrouve donc mon pote et nous partons très vite explorer la ville, une fois de plus nous nous amusons à nous perdre dans l'immensité de celle ci et nous faisons quelques sympatiques découvertes, les plus notables: le kebab le plus infame jamais crée et un verre d'ayran au gout douteux, le marché au poisson, les citernes souterraines (vraiment impressionantes), et un hammam bien sympatique.
Le lendemain, une fois nos billets de train pour Sofia acheter à un caisser aussi aimable et serviable qu'une porte de grange nous allons tuer le temps dans un petit salon de thé, avec une des fameuse chicha locale... Une longue nuit nous attend, mais je suis agréablement surpris de voir que les couchettes du trains ont l'air confortables et même s'il semble que vous réveiller toute les trente minutes est devenu un jeu populaire dans le milieu des controleurs de train bulgare, la nuit se passe plutôt bien.

Sofia, le retour au cyrillique... dimanche 8 janvier

Dès que j'ouvre les yeux je pousse le rideau et me réjouis de voir que les paysages ont changés, ici place à la neige, au froid, et à cet espèce de filtre gris et un peu triste, qui donne tout son charme au Balkans.
Quelques heures plus tard nous voilà débarqué à Sofia, capitale du pays. Nos premières impressions? 
-Il fait beau mais vraiment froid
-On vient de faire un bond de 15 ans en arrière dans le temps
-Aahhhh ouais tout est en cyrillique, on va galérer!!!! 
c'est exactement ce qu'il me fallait, un bon gros changement, je suis donc aux anges, bon, je dois avouer qu'après plus de deux heures à errer en ville à la recherche d'un hotel, ma motivation s'emousse un peu, mais dès la chambre trouvée, la motivation revient plus forte que jamais.
Nous passerons la soirée avec trois français, au programe, énooorme repas au resto (4,5 kilos de viande à 5), soirée en boite et ballade en tram dans toute la ville à 6h du matin, juste pour le fun...
Si le Sofia by night est des plus festif et vivant, on ne peut malheureusement pas en dire autant pour la journée. Ici se donner à l'un de mes activité préférée qui est errer dans une ville sans but juste pour découvrir celle-ci, n'est pas des plus interessant. En effet mise à part quelques églises et statues il y a peu à voir, et le froid mordant nous coupe l'envie de sortir de la ville.
Le deuxième jour ressemblera plus ou moins au premier, soit une journée sans vrai but, sinon tuer le temps avant de prendre le train pour rentrer en Turquie.

Le retour ne se passera malheureusement pas aussi bien que l'aller, entre les 2h30 de retard du train à Sofia (oubliez les salles d'attentes chauffées en Bulgarie), les courants d'air glacé dans la cabine, l'absence de correspondance à Istanbul, la pluie battante y rendant toute ballade impossible et la nuit de bus des plus pénible, je dois avouer que c'est avec une pointe de soulagement que je nous vois arriver à Göreme, ce matin même. 

Il me reste encore quelques jours pours faire découvrir "ma" région à mon pote Andrea, mais vu que le temps pourri semble nous avoir suivi, j'ai bien peur que mise à part du brouillard il ne voit pas grand chose.